À l’occasion des Rencontres nationales organisées par ANDICAT ce lundi 24 mars 2025, l'association nationale des directeurs et cadres d’ESAT (Etablissements et Services d'Accompagnement par le Travail), Christine LE NABOUR, députée co-présidente du groupe d’études "Handicap et Inclusion" à l’Assemblée nationale, est intervenue pour partager sa vision sur les évolutions en cours et à venir des ESAT, ainsi que sur l’inclusion des personnes en situation de handicap.
Forte de son engagement de longue date, elle a rappelé que l’inclusion ne peut se réduire à un simple principe : elle doit se traduire par une égalité réelle d’accès aux droits, à l’emploi, à la formation, au logement ou encore aux services publics. Malgré des avancées, le taux de chômage des personnes en situation de handicap reste deux fois plus élevé que la moyenne, preuve que des freins systémiques persistent.
Interrogée sur la désinstitutionnalisation et les appels de la CDPH (Convention ONU des Droits des Personnes Handicapées) à une suppression des ESAT, Christine LE NABOUR a défendu une position pragmatique : « La fermeture brutale des ESAT serait une erreur. Il faut préserver leur rôle protecteur tout en facilitant les passerelles vers l’emploi ordinaire pour ceux qui le souhaitent ».
Elle a salué les progrès réalisés dans le cadre du plan de transformation des ESAT et de la loi pour le plein emploi, tout en soulignant les défis encore à relever : sécurisation des parcours, droit au retour, complémentaire santé, ou encore reconnaissance d’un statut de "quasi-salarié". Elle a notamment alerté sur les risques budgétaires liés aux nouvelles obligations sociales et salariales, et appelé à une transition financièrement soutenable.
Face aux interrogations sur le rapport IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales)/IGF (Inspection Générale des Finances) de 2024, la députée a également exprimé son souhait d’un contre-rapport plus équilibré, permettant d’éviter la fragilisation économique des structures. Elle a également plaidé pour une adaptation des dispositifs de formation, une meilleure lisibilité des parcours et la création d’un simulateur de ressources pour les travailleurs en ESAT.
Enfin, elle a présenté les grands chantiers qu’elle porte actuellement, à commencer par sa mission d’évaluation de la loi de 2005 sur le handicap [article ici] avec des auditions qui sont en cours [article ici], et l’accent mis dans son rapport budgétaire sur l’insertion et la formation [article ici].
Son objectif : que l’inclusion devienne un levier de transformation sociale, porté par une mobilisation collective durable.