Audition GT handicap et inclusion de la FNASPH

Audition GT handicap et inclusion de la FNASPH · Christine Le Nabour députée d'Ille-et Vilaine

Audition GT handicap et inclusion de la FNASPH

Audition GT handicap et inclusion de la FNASPH

Photo lors du Groupe de Travail Handicap et Inclusion

Le 30 mai 2024, Christine LE NABOUR, députée, a récemment organisé, dans le cadre du Groupe de Travail handicap & inclusion de la majorité, l'audition de M. Nicolas EGLIN, Président de la Fédération Nationale des Associations au Service des Élèves Présentant une Situation de Handicap (FNASEPH). L'objectif principal de cette rencontre était de discuter des moyens de modifier le système éducatif afin de répondre aux besoins des enfants en situation de handicap, conformément aux principes de l'école pour tous.

 

Objectif principal : Une école pour tous

 

L'aspiration première est de transformer le système éducatif pour qu'il accueille inconditionnellement tous les enfants, en particulier ceux en situation de handicap. Cette vision repose sur les droits internationaux et la loi de 2005, conférant à l'Éducation nationale la responsabilité de cette inclusion.

 

La mise en place d'une pédagogie universelle est cruciale. Cela implique d'accompagner les enseignants pour qu'ils puissent répondre aux besoins de tous les élèves, en évitant de se concentrer uniquement sur les individualités. Il s'agit également de rendre les écoles plus inclusives et adaptatives. Une clarification des rôles est nécessaire pour définir ce qui relève des enseignants et ce qui doit être pris en charge par d'autres professionnels.

 

Pour réussir cette transformation, Monsieur EGLIN a mis en avant le fait qu’il est indispensable de renforcer la coopération entre les enseignants et les éducateurs spécialisés, malgré leurs références théoriques différentes. Les problèmes de communication et de coordination, notamment entre la DGCS (Direction Générale de la Cohésion Sociale) et la DGSCO (Direction Générale de l'enseignement Scolaire), doivent être résolus pour permettre une action gouvernementale cohérente.

 

Recommandations et visions futures

 

Parmi les recommandations formulées, la création d'un ministère unique est envisagée pour améliorer la coopération. À plus long terme, une intégration complète du secteur médico-social et une nationalisation partielle sont suggérées pour une plus grande cohérence. La projection de cette vision politique sur une période de 10 à 20 ans est également encouragée.

 

En octobre 2021, Jean-Michel BLANQUER a souligné la nécessité de rééquilibrer et d'investir dans l'aide humaine pour améliorer l'accessibilité et la compensation. Cependant, des défis persistent, notamment l'incompréhension des familles sur la mise en place des AESH. Beaucoup cherchent à s'assurer que leurs enfants bénéficieront d'une aide humaine à temps complet dès la maternelle. Actuellement, 62 % des enfants handicapés ont une notification d’aide humaine, mais seulement 42 % en bénéficient réellement.

 

Les AESH devraient non seulement accompagner les élèves mais aussi apporter un savoir-faire aux équipes enseignantes pour intégrer les mesures d’accessibilité. Pour cela, il est proposé d'élever le niveau de formation des AESH à BAC +1 ou BAC +2 et de les transformer en éducateurs spécialisés, en s'inspirant du modèle italien.

 

Mise en place des Pôles d'Appui à la Scolarité (PAS)

 

Les PAS remplaceront les PIAL (4500 PIAL seront remplacés par 3000 PAS). L'Éducation nationale investit dans ces structures, intégrant les gestionnaires et les AESH avec 20 ETP (Équivalent Temps Plein) par PAS. L'objectif est d'agir rapidement sans attendre la notification de la MDPH et de permettre une meilleure intégration du médico-social dans l'école.

 

M. EGLIN insiste sur l’idée qu’il est essentiel de clarifier le fonctionnement et les avantages des PAS pour désamorcer les tensions et respecter les prérogatives de la MDPH. La notification des heures d’aide humaine doit être reprise en main en activant d'autres leviers de soutien.

 

Réflexions et questions

 

Virginie LANLO a souligné le travail en silo et les limitations des notifications de la MDPH. Elle propose de répondre aux besoins des enfants tout au long de la journée, y compris en déplaçant l'expertise des IME dans les écoles et en élaborant une stratégie globale pour la pause méridienne et l'accueil de loisir.

 

Stella DUPONT a insisté sur la nécessité de continuer à véhiculer le message que priver un enfant handicapé d'une scolarisation complète est discriminatoire. Elle a suggéré de créer un observatoire pour évaluer l'école inclusive et identifier les enfants sans solution, tout en proposant que les PAS apportent des réponses ciblées sans réorienter tout le système.

 

Christine LE NABOUR et ses collègues sont déterminés à travailler pour une école véritablement inclusive, en collaboration avec toutes les parties prenantes, pour offrir à chaque enfant les meilleures chances de réussite.